Des jardins et de l'espoir à Port-au-Prince

En mai 2010, nous avons été invités en Haiti par une ONG pendant une semaine et demi. Le but était de préparer un cours de design à la permaculture et de donner des petits ateliers dans les camps à Port-au-Prince sur la façon de commencer un jardin potager et un système de composte.
 
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Le premier camp était loin du centreville au pied des montagnes. Presque toute la végétation avait été enlevée pour faire de la place pour les tentes; des tranchées profondes avaient été creusées pour recevoir l'eau pendant les pluies fortes. On dirait un terrain presque mort avec un sol compact et de la poussière sur la surface au lieu d'une terre vivante. D'ailleurs, nous avons remarqué des plantes qui poussaient dans les tranchées; à peu près un pied de profondeur sous la surface, il y avait de l'humidité.
 
Après s'être baladé dans le camp et après avoir discuté avec quelques résidents (ce n'était pas une période d'observation idéale, mais on voulait  faire quelque chose même avec notre temps limité là-bas), nous avons choisi un endroit près d'une station d'eau et dans un creux peu profond pour commencer le jardin. 
 
Le jour de l'atelier, à peu près 25 résidents du camp sont réunis sous une grande tente pour notre présentation. Nous montrions quelques dessins et expliquions notre but: un jardin en forme de trou de serrure et une pile de composte. 
 
Pour commencer le jardin, on creusait pour abaisser le niveau et pour faire une bordure autour de la plate bande pour attraper l'eau. Sur un côté de la plate bande, on creusait une tranchée peu profonde pour recevoir un excès d'eau. Au fond de la plate bande, on mettait une couche de composte affiné. On transplantait des poireaux, des petits oignons, des petites carottes, des épinards et d'autres légumes dans le sol. On ramassait des feuilles et des petites branches d'arbustes légumineux pour faire une couche de paillage qui allait garder l'humidité dans le sol et le protéger contre l'érosion. Nous avons expliqué aussi que même quand on récolte des matériaux, c'est toujours important de laisser les plantes intactes, pour qu'elles repoussent; sinon, on contribue à l'érosion. Quelques étudiants ont eu l'idée de mettre des branches piquantes  autour du jardin pour décourager les chèvres. A coté du jardin, on gardait une pile de terre pour mélanger avec des déchets de cuisine et des feuilles pour faire la pile de composte.
 
Quelques jours après, nous avons donné un atelier dans un camp en ville. Dans ce camp-là, les tentes étaient plus serrées les unes contre les autres et on voyait toujours les dégats du tremblement de terre sur la colline en face – les maisons aplaties comme des 'pancakes'. On travaillait avec le comité de jardinage du camp. Le seul endroit libre que nous voyions pour installer un jardin était très à pic et servait aussi de déchetterie. 
 
Nous commencions par enlever les déchets et creuser trois canaux de contour. Puisqu'on n'avait qu'un après-midi pour l'atelier, on trouvait les contours approximativement au lieu d'utiliser un cadre de 'A'. Une deuxième équipe ramassait des feuilles de leucaena et des jeunes plantes de leucaena pour transplanter. Dans le premier canal en haut, nous faisions un composte sur place. On remplissait le canal avec des cartons et des feuilles seches et dessous, on mettait des déchets de cuisine. Dans les deux canaux en bas, nous installions le petit jardin potager. On mettait une couche de composte affiné au fond des canaux et transplantait des petits légumes dedans. Sur les buttes, on semait des graines de leucaena et transplantait des jeunes plantes de leucaena qui serviraient pour garder le sol intact, pour rajouter de l'azote et pour produire du biomasse. Dans les canaux et aussi sur les buttes, on mettait une bonne couche de feuilles de leucaena comme paillage. 
 
Ça m'a donné de l'espoir de travailler avec ces groupes. J'ai été touchée par leur enthousiasme et leur énergie. Pour moi, je voyais des petites oasis accueillantes des paysages dégradés. Le futur de ce pays restera sur les épaules des gens comme ça, sur leur engagement et leurs capacités.
 
Lisez sur mon prochain projet en Haiti en 2011.

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